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Actualités

rendez-vous en 2025

Ca passe par le dessin, par la gravure, avec un retour par l'argile, les ossements, et chaque reste organique, végétal que je trouve sur ma route depuis longtemps.

Dans l'atelier, sur le papier, chaque sculpture, chaque forme incarne un dialogue, une vanité, une jalouse tentative de protection, ou peut être une simple mise en garde contre tout ce qui peut être perdu. 

J'élève mes gestes à côté de mon encombrante humanité, j'observe fascinée le flanc offert du bond d'un animal en fuite, je poursuis un recueil de formes organiques libres et habitées qui dorment derrière un volet plein d'ocelles géantes qui fixent sans ciller le passage entre l'inerte et l'animé. 

Dans les oeuvres, tout se répond et rien ne se perd, ni la chaleur des mains, ni les clés crochues, qui s'agitent à la taille d'une femme qui rentre vite chercher du sens et faire un feu.

Je n'ai pas peur de l'écriture dont je me frictionne, et j'enchaine des pages de fictions et de figures féminines sans âges, qui trainent  leurs corps oubliés jusqu'au seuil des carnets. 

Ce frisson me surprend et n'attend rien, la force des récits et des images qui les soutiennent me poussent à graver avec elles notre cohabitation avec la part sauvage du monde, et de ses odeurs de terres saines et humides.

Narrer n'est jamais anodin, les récits nous  réchauffent, nous échappent, ou nous tiennent tête. Devant l'urgence écologique et la dégradation des milieux, peut-on se raconter encore des histoires, investir les récits passés?

Si la mort rode dans le travail, elle porte la valeur de la perte en regard avec la force de vie qu'elle génère, les disparitions nous fondent, et leurs cavités se gorgent de nos refoulements, de nos marées de déchets, au dessus de laquelle persiste le sens d''une forêt partout et nulle part, timide, fantasmée, brûlée, rasée et qu'il faut contenir, là, par touches, avant soi-même de laisser sa place.

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